vendredi 20 octobre 2017

Haïti-Agriculture : Remise de certificats en production agricole à 75 femmes et 4 autres récipiendaires

Saint-Michel de Lattalaye (Haïti), 16 oct. 2017 [AlterPresse] --- 75 femmes et 4 autres récipiendaires ont reçu, le dimanche 15 octobre 2017, leurs certificats en technique de production agricole biologique, dans la commune de Saint-Michel de Lattalaye (Artibonite, Nord), à l’occasion de la journée mondiale des femmes rurales, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Accompagnées de leurs enfants, pour la plupart, les femmes récipiendaires n’ont pas caché leur émotion, après les 4 mois de formation.
« Première promotion de la ferme agricole féministe Délicia Jean », une militante féministe, décédée le 9 avril 2006, pouvait-on lire sur leurs maillots de couleur verte.
Le sourire de Nathalie Louis Jeune, la chargée de programme de Solidarite fanm ayisyèn (Sofa) à Saint-Michel de l’Attalaye, en dit long sur son sentiment de satisfaction, lors de la remise des certificats.
« Cette formation permettra aux femmes de devenir plus performantes, en pratiquant l’agriculture biologique, mais aussi de changer leurs conditions de vie », fait valoir la coordonnatrice de Sofa, Marie Evelyne Larrieux.
La Sofa souhaite également que les femmes paysannes puissent faire face à leurs responsabilités, en ce qui concerne la santé, la nourriture et l’écolage de leurs enfants.
« L’apport des femmes rurales devient d’autant plus important, face aux phénomènes des changements climatiques, notamment la hausse des températures et les catastrophes naturelles », souligne, pour sa part la représentante de l’agence sur les femmes au sein de l’Organisation des Nations unies (Onu femmes) en Haïti, Nadège Beauvil.Beaucoup plus d’opportunités doivent être offertes aux femmes, pour qu’elles puissent se défendre face aux difficultés de la vie, plaide Ou-femmes/Haïti.
La représentante de l’Institut national de formation professionnelle (Infp), Marie Lise Boursiquot, encourage un travail de prospection, dans les zones de Saint Michel de Lattalaye, afin de mieux orienter la formation des jeunes à partir des potentialités des différentes zones à Saint-Michel de l’Attalaye.
L’Infp invite les récipiendaires à se lancer dans cette aventure professionnelle, « avec confiance », pour mener, « avec intelligence et courage », le combat, qui les attend dans la vie et dans le monde agricole.
Les femmes rurales sont reléguées en second plan, par rapport aux hommes, alors que ce sont elles qui cultivent la terre et assurent la sécurité alimentaire dans les communautés, déplore l’ingénieur-agronome Carmel André Béliard, titulaire du Ministère de l’agriculture, des ressources naturelles et du développement rural (Marndr).
« Des démarches seront entreprises afin de favoriser l’accès des femmes au crédit, de leur apporter de l’encadrement et des semences, dans la perspective de leur participation à tous les cycles de filières, qui seront développées sur 10 hectares de terre », mises à disposition de Sofa, annonce le Marndr.
En ce sens, un protocole d’accord a été signé entre le Mardnr et la Sofa, afin d’accompagner cette organisation de promotion et de défense des droits des femmes, dans les luttes pour l’éradication de la pauvreté et l’amélioration de la sécurité alimentaire.Cette cérémonie de remise de parchemins à 75 femmes et 4 autres récipiendaires, le dimanche 15 octobre 2017, à Saint-Michel de l’Attalaye, a été animée par Vodoula, un groupe de quinze femmes, réunies pour valoriser l’identité culturelle haïtienne, notamment le rythme de musique connu sous le nom de rasin (rythme issu du terroir national)
Globalement, la Sofa entend outiller plus de 240 paysannes, sur les techniques de production agricole biologique, en vue de susciter leur autonomie.
La Sofa souhaite organiser des sessions de formation au profit de ces 240 femmes, durant les deux premières années d’existence de la ferme agricole, initiée au mois de janvier 2017 et qui porte le nom de la militante féministe haïtienne décédée Délicia Jean.
Dans cette lancée, des actions de plaidoyer seront conduites sur la problématique de la terre, afin d’améliorer la position des femmes dans l’agriculture.
La journée internationale de la femme rurale, le 15 octobre, s’est déroulée, cette année 2017, autour du thème : « défis et opportunités de l’agriculture résiliente, face au climat, pour l’égalité des sexes dans l’autonomisation des femmes et des filles rurales »

Le projet gouvernemental de relance de la production agricole en Haïti fait des sceptiques

Plus d’une vingtaine d’organisations et d’institutions d’accompagnement [1] se montrent très sceptiques quant aux orientations envisagées par l’administration Moise/Lafontant pour relancer la production agricole en Haïti.
Le président Jovenel Moïse a beaucoup parlé d’agriculture, mais pas des agricultrices et agriculteurs. Pourtant, aucun développement agricole n’est possible sans la participation des principales actrices et principaux acteurs, qui sont les paysannes et paysans, soulignent-elles, dans un document transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
Ce document de réflexions, propositions et recommandations est rendu public dans le cadre de journées spéciales relatives à l’agriculture : 15 octobre, journée nationale des femmes paysannes ; 16 octobre, journée mondiale de l’alimentation ; 17 octobre, journée mondiale du refus de la misère
La vision du gouvernement n’est pas claire par rapport à l’agriculture, qu’il voudrait appuyer. Rien n’est dit à propos des terres, situées en montagne, qui représentent 70% de la superficie du pays et sur lesquelles travaillent la majorité des paysannes et paysans, relèvent-elles.
Le gouvernement réquisitionne et mobilise beaucoup de tracteurs, une lourde machinerie pour curer des canaux de drainage dans l’Artibonite. Cependant, ces actions ne font partie d’aucune stratégie déclarée d’une politique globale pour l’agriculture, fustigent-elles, en rapport au projet de « Caravane du changement », initié par l’Exécutif, le 1er mai 2017, dans le département de l’Artibonite.Ce que le gouvernement prétend faire dans les plaines n’est pas articulé avec la réalité en montagne, où les paysannes et paysans travaillent avec les moyens du bord, constatent ces organisations et institutions d’accompagnement.
Elles appellent le gouvernement à adopter une position claire, en précisant quel type d’agriculture il voudrait promouvoir, et à utiliser le peu de ressources, dont dispose le pays, pour renforcer l’agriculture familiale paysanne, base du système agricole en Haïti.
L’agriculture familiale paysanne en Haïti est une agriculture très diversifiée, qui prépare différents types de produits. Elle est organique, dans la mesure où la majorité des agricultrices et agriculteurs font peu usage de produits chimiques, qui peuvent être nuisibles à la santé humaine, font-elles valoir.
L’agriculture familiale paysanne en Haïti se fait sur une multitude de petites exploitations, dans la plupart des cas sans encadrement technique, sans outils adaptés et sans appuis financiers. Elle demeure la principale source de revenus pour presque toutes les familles paysannes..Principale pourvoyeuse d’emplois dans le pays, l’agriculture familiale paysanne satisfait à 40% les besoins alimentaires de la population et représente 23% du Produit intérieur brut (Pib), avancent-elles.
Toute politique agricole pertinente en Haïti doit d’abord encourager l’agriculture familiale paysanne, aider les paysannes et paysans, des mornes et des plaines, à améliorer leurs exploitations agricoles (leurs jardins), à recevoir les encadrements appropriés, à remembrer et disposer de plus de terres pour travailler, en vue d’une meilleure utilisation, préconisent ces organisations et institutions d’accompagnement
Cette politique agricole pertinente devrait aussi intégrer les services de base aux paysannes et paysans, comme la disponibilité, dans le milieu rural, d’écoles de qualité, de centres de santé bien pourvus en ressources humaines, l’accès à des moyens financiers et matériels adéquats, la construction de systèmes d’adduction d’eau potable, de routes pour pouvoir acheminer les vivres et les denrées dans les marchés.
Une telle politique, axée sur les besoins réels de la paysannerie et du pays, en général favorisera, selon ces organisations et institutions d’accompagnement, une certaine stabilisation des paysannes et paysans, qui seront encouragés à rester chez elles et chez eux, au lieu de s’empresser à rejoindre les bidonvilles ou de tenter l’aventure de la migration en République Dominicaine ou ailleurs.Une véritable politique agricole doit contribuer à renforcer la souveraineté alimentaire nationale d’Haïti, encourager la protection environnementale et améliorer les conditions de vie de la paysannerie, estiment-elles. [la emb rc apr 18/10/2017 13:10]
[1] Les organisations et institutions d’accompagnement, signataires du document, sont :
Tèt kole ti peyizan ayisyen,
Altènativ aksyon vèt,
Kowòdinasyon rara nan Sid (Korasid)
Institut de technologie et d’animation (Iteca)
Plateforme d’agroécologie et de développement durable (Paded)
Institut de recherche et d’appui technique en aménagement du milieu (Iratam)
Commission épiscopale (catholique romaine) justice et paix (Jilap)
Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh)
Groupe de recherche et d’appui au milieu rural (Gramir)
Konbit pou ranfose aksyon lakay (Koral)
Sany pou kilti ak devlopman Karis (Skdk)
Konsèy nasyonal finansman popilè (Knfp)
Groupe d’appui au développement rural (Gadru national)
Adruh
Acape
Odsh
Veterimed
Concert-Action
Caritas
Cheidad.
Encadrement des petits paysans des mornes et des plaines d’Haïti (Eppmph)
Prese swen tè nou (Presten)
Petits Frères de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (Pfst)
Graal

mardi 17 octobre 2017

Haïti parmi les pays où la nourriture quotidienne coûte très chère

Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a enquêté sur le coût d’un repas à travers le monde.
Pour les êtres humains, manger n’est pas une option mais une obligation pour rester en vie. Mais la nourriture a un coût. Et la question se pose de savoir dans quel pays trouve-t-on le repas le plus coûteux ? Dans une étude, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a mis en évidence le Counting the Beans (compter les haricots) qui est un indice mondial pour déterminer le coût relatif de la nourriture, dans différents pays, par rapport à une base de référence unique.
À leur grand étonnement, les économistes et statisticiens ont découvert que le coût pour se nourrir est « modéré » dans les pays les plus développés comme les Etats-Unis, la France, le Japon, la Suisse, alors qu’il est souvent « exorbitant » dans les pays les plus pauvres.
Parmi les 33 pays concernés par cette étude, Haïti se trouve en 5èmeposition avec un coût de $72,65.  Les données de ce graphe l’illustrent clairement :

Agriculture : le bio pourra-t-il un jour nourrir la planète ?

ENQUÊTE - L'intérêt des consommateurs et les bienfaits écologiques favorisent le développement du bio. Cette approche ne permettra pas de nourrir 10 milliards de personnes en 2050. L'avenir passera par l'agriculture raisonnée.
Manger des aliments sains, ayant du goût et produits le plus naturellement possible, est devenue l'une des préoccupations majeures des populations des pays riches. Près des 90 % de la consommation mondiale de produits bio se situe en Amérique du Nord et en Europe. Les États-Unis à eux seuls représentent aujourd'hui le premier marché du bio au monde avec 34 milliards d'euros, l'Allemagne le deuxième (9,5 milliards d'euros) et la France se classe au troisième rang (7,1 milliards d'euros). Apparu dans les années 1960 à contre-courant de l'agriculture intensive et productiviste de l'époque qui devait tout régler, le phénomène du bio est de moins en moins marginal aujourd'hui. En quinze ans, le marché alimentaire bio mondial a été plus que multiplié par cinq, atteignant 68 milliards d'euros en 2014. La surface mondiale cultivée selon le mode biologique a été multipliée par 2,8. Même le président de la République, Emmanuel Macron, à travers les États généraux de l'alimentation (EGA) qui réunit tous les acteurs de la filière alimentaire - producteurs, transformateurs, distributeurs et consommateurs -, veut une agriculture plus propre et une alimentation plus sûre en France. La deuxième partie des EGA, qui a commencé début octobre, sera uniquement consacrée aux pratiques agricoles alternatives, aux circuits courts et à la réduction des pesticides. L'objectif du chef de l'État étant que d'ici à 2022, la restauration collective serve au moins 50 % d'aliments estampillés biologiques, ou affichant un label ...

samedi 15 juillet 2017

«Agriculture de la santé publique»

Le Ministère de l’Agriculture et le Ministère de la Santé Publique en collaboration avec le Bureau de l’Ordonnateur National (BONFED) et la Délégation de l’Union Européenne à travers le Programme ESTP 2013, ont tenu cette semaine un atelier sur « L’Agriculture de la Santé Publique » à l’Hôtel Montana.

Cet atelier consistait à faire une mise en contexte de la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle (en réponse directe à la malnutrition en Haïti) en passant par un inventaire des espèces à forte potentialité nutritionnelle par département, programmes et productions agricoles, et enfin, à la proposition d’une solution durable par l’intégration d’un nouveau concept « Agriculture – Nutrition ».

lundi 29 mai 2017

Agriculture : Communication rurale et agriculture familiale

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Association Mondiale de la Radio Communautaire (AMARC) et la « Sosyete Animasyon Kominikasyon Sosyal » (SAKS) se joignent au Ministère de l’Agriculture et au Ministère de l’Environnement, pour annoncer la réalisation, le 31 mai 2017, du premier Séminaire National sur les Services de Communication Rurale pour l’agriculture familiale et le développement rural en Haïti et les 1er et 2 juin, du premier Atelier National sur la Communication pour l’Agriculture familiale résiliente et le développement rural durable.

L’objectif du Séminaire vise principalement à jeter les bases d’une plateforme de collaboration en Communication pour le Développement entre les entités participantes et susciter des débats sur la communication en milieu rural et l’agriculture familiale, à partir des résultats d’une étude réalisée par SAKS entre novembre 2016 et mars 2017, dans 15 communautés rurales de 8 départements qui montre :

  • Le rôle et l’importance des moyens de communication pour les communautés rurales face à leurs besoins d’information et de connaissances ;
  • Les types de recours aux médias communautaires et aux Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) des entités étatiques agricoles et environnementales et des initiatives non-gouvernementales pour appuyer l’agriculture familiale, ainsi que les blocages confrontés par les radios communautaires dans l’accompagnement des agriculteurs et des regroupements familiaux et communautaires ;
  • La nécessité de renforcer le réseau des radios communautaires et de favoriser les actions des différentes entités intervenant auprès des agriculteurs et des organisations paysannes, afin de promouvoir des services de communication rural susceptibles de profiter des opportunités offertes par ces radios et la forte expansion des TIC en vue du développement de l’agriculture familiale.

L’atelier du 1er et 2 juin, se veut un espace d’échanges, d’apprentissage et de collaboration entre les institutions, les organisations paysannes et les radios communautaires, en vue de l’amélioration des systèmes de vulgarisation et de conseil axés sur l’agriculture familiale dans le pays

samedi 27 mai 2017

Quel est le rôle des femmes dans l’agriculture et le développement ?

Femmes dans l’agriculture
La structure sociale des relations entre les sexes est un élément constitutif des systèmes agricoles existants à travers le monde et un facteur déterminant de la restructuration en cours du secteur agricole. Les tendances actuelles de libéralisation des marchés agricoles et la réorganisation des tâches agricoles, à quoi s’ajoute l’attention grandissante portée à la viabilité de l’environnement, redéfinissent les liens entre parité des sexes et développement. La proportion de femmes dans la production agricole et les activités après récolte varie entre 20 et 70 % ; leur participation augmente dans de nombreux pays en développement, à la faveur notamment du développement de l’agriculture irriguée axée sur l’exportation, qui crée une demande grandissante de main-d’œuvre féminine, y compris de travailleuses migrantes.
Bien que cette dynamique ait produit des effets bénéfiques, la situation de la majorité des femmes rurales du monde entier continue de se détériorer : dégradation de leur état de santé et de leurs conditions de travail, accès limité à l’éducation et faible contrôle des ressources naturelles, précarité de l’emploi et faibles revenus. Cette situation tient à différents facteurs, notamment la compétitivité grandissante des marchés agricoles qui accroît la demande d’une main d’œuvre flexible et bon marché, la concurrence grandissante dont les ressources naturelles sont l’enjeu, la réduction de l’aide de l’État aux petits exploitants et la redistribution des ressources économiques au profit des grandes agro-industries, à quoi s’ajoutent une plus grande vulnérabilité aux catastrophes naturelles et aux changements environnementaux, les difficultés grandissantes d’accès à l’eau et l’aggravation des risques professionnels et sanitaires.
Malgré les progrès réalisés dans les politiques nationales et internationales depuis la première conférence mondiale sur les femmes de 1975, il faudrait prendre en urgence des mesures pour promouvoir l’égalité des sexes et l’équité sociale dans les politiques et pratiques relatives aux AKST, si nous voulons résoudre les questions d’égalité entre hommes et femmes dans le cadre des processus de développement. Ces mesures comprennent le renforcement de la capacité des institutions publiques et des ONG à mieux faire connaitre les diverses formes d’implication des femmes dans les activités agricoles et rurales, dans le cadre des AKST. Il s’agit aussi d’accorder la priorité à l’amélioration de l’accès des femmes à l’éducation, l’information, la science et la technologie, ainsi qu’aux services de vulgarisation, pour améliorer la maîtrise et le contrôle des ressources économiques et naturelles par les femmes, ainsi que leur accès à ces ressources. Pour ce faire, il est nécessaire de prendre des mesures juridiques relatives à ce type d’accès, de propriété et de contrôle, de mettre en place des programmes de crédit appropriés, d’appuyer les activités génératrices de revenu et de renforcer les organisation et réseaux féminins. Tout cela passe par le renforcement des capacités des femmes à tirer parti des débouchés commerciaux par des institutions et des politiques qui accordent explicitement la priorité aux groupes d’agricultrices dans les chaînes de valeur.
Un certain nombre d’autres réformes renforcement la contribution des femmes à la production agricole et la viabilité de l’agriculture. Il s’agit notamment d’appuyer les services et investissements publics dans les zones rurales pour améliorer les conditions de vie et de travail des femmes ; de donner la priorité aux politiques de développement technologique qui répondent aux besoins des femmes rurales et paysannes et reconnaissent leurs connaissances, compétences et expériences dans la production alimentaire et la préservation de la diversité biologique ; et d’évaluer les effets néfastes et les risques que font courir des pratiques et techniques agricoles, notamment des pesticides, sur la santé des femmes, et de prendre des mesures pour réduire leur utilisation et les risques qui s’y rapportent. Enfin, si nous voulons reconnaitre davantage les femmes comme faisant partie intégrante du développement durable, il est essentiel d’assurer une participation équitable des deux sexes aux processus décisionnels à tous les niveaux, et de créer des mécanismes permettant de tenir les organisations des AKST comptables des progrès accomplis dans les domaines susmentionnés.

LES FEMMES DANS LE MONDE AGRICOLE

Pour Haiti, L'agriculture a été toujours dans la main des femmes, quand l'homme néglige , sa femme l'encourage. et dans certains d'autres pays comme la France par exemple, un quart des exploitations agricoles françaises sont, en 2010, dirigées par des femmes. Celles-ci n’étaient que 8 % en 1970. L’agriculture, traditionnellement considérée comme un métier d’homme, est-elle en train de se féminiser ? Si les chiffres traduisent d’abord une évolution des statuts qui rend le travail féminin, jamais véritablement absent de l’exploitation, aujourd’hui plus « visible », il reste que la part des filles progresse aussi dans l’enseignement agricole, ainsi que dans les installations des moins de 40 ans. Les jeunes exploitantes (chefs d’exploitation et co-exploitantes) ont souvent eu des parcours plus
variés, et ont une approche de l’activité différente de celle des hommes. Elles rencontrent encore des obstacles et difficultés, que ce soit pour se former, s’installer ou dans l’exercice du métier. Mais elles s’organisent et font entendre leur voix.
Une analyse du Centre d’Etudes et de prospective du Ministère de l’Agriculture dont la Mission Agrobiosciences se fait l’écho où l’on pourra mesurer, à la lecture de cette étude, la capacité des femmes à s’adapter à de nouvelles contraintes notamment les jeunes femmes.
Comme le précise l’introduction : L’agriculture a longtemps été
considérée comme un métier
d’homme, car difficile voire
pénible physiquement. Pourtant, les
femmes ont toujours travaillé sur les
exploitations, mais leur participation
n’était pas visible, car non appréhendée
dans les statuts officiels.
Les transformations de la famille et les
modifications en profondeur de l’activité
agricole ont constitué un cadre
favorable à une évolution de la place
des femmes en agriculture. Celle-ci a
également progressé grâce à la mobilisation
d’agricultrices au sein des
représentations syndicales, et notamment
de la JACF (branche féminine de
la jeunesse agricole catholique), créée
dès 1933, et la revendication d’une
autre place que celle d’aide familiale
et de travailleuse invisible.
L’évolution des statuts, avec la création
des EARL en 1985 et la loi d’orientation
agricole de 1999, instituant le statut
de « conjoint collaborateur », ont
permis une reconnaissance professionnelle
du travail des femmes et une amélioration
de leur protection sociale.
Avec le recensement agricole de 2010
(RA 2010), il est possible d’avoir une
« photographie » de la place des femmes
en agriculture et d’en savoir plus
sur elles. L’approche qualitative et les
travaux de sociologie rurale offrent
aussi d’intéressantes pistes d’interprétation
des grandes évolutions. Dans un
premier temps, on s’intéressera à la
part des femmes dans différentes catégories
d’emploi agricole, à leur âge, leur
statut, leur spécialisation, etc. (partie 1).
On peut également observer des spécificités
en termes de choix d’activités
ou de pratiques (partie 2). Une analyse
des freins et obstacles au développement
de l’activité féminine en agriculture
est également nécessaire (partie
3), avant d’esquisser des perspectives
et pistes d’action pour favoriser
l’emploi des femmes en agriculture (partie4).

S’ensuit le portrait des femmes en agriculture en 2010, où l’on analyse ensuite les spécificités du métier d’agricultrice et les difficultés qu’elles rencontrent pour envisager enfin la prospective et les prolongements de l’installation des femmes dans le secteur agricole.
Et les auteurs de conclure : Grâce à leurs efforts de formation, à
leur travail et à leurs prises de responsabilité
dans des productions qu’elles
ont contribué à créer, mais aussi grâce
à des nouveaux outils juridiques
comme l’EARL, la place des femmes en
agriculture a notablement évolué,
même si elles restent peu représentées
dans les organisations professionnelles
et les syndicats. À l’image de ce qui
se passe dans d’autres métiers considérés
comme masculins, la féminisation
de l’agriculture en transforme
également les pratiques et les conditions
de travail. La sociologue Rose-
Marie Lagrave avance même que les
femmes « apparaissent comme les nouveaux
agents de mutation du monde
rural, en reconvertissant une fraction
du secteur agricole en secteur de services
 ». Sabrina Dahache estime
également qu’« elles impulsent une
nouvelle dynamique, créant une rupture
avec les règles dominantes ». À
l’heure où le vieillissement marque les
exploitants agricoles et où le renouvellement
des générations est problématique,
favoriser l’installation des
femmes en agriculture permettrait de
pérenniser les exploitations et, peutêtre,
d’apporter un certain renouveau
dans le secteur.

Pour la BAD, l'agriculture est une chance pour l'Afrique

L’agriculture, avenir du continent ? C'est ce qu'on entend beaucoup dans les assemblées générales de la Banque africaine de développement (BAD) qui ont débuté en Inde à Ahmedabad avec quelque 5 000 participants venus de tout le continent, des banquiers, des ministres, de hauts fonctionnaires, des économistes... L'agriculture est donc au cœur de ce rendez-vous, un secteur à « transformer pour créer de la richesse en Afrique ».

L’Afrique, qui possède aujourd’hui 65% des terres arables non cultivées au monde, continue à importer de quoi se nourrir. Et la facture est lourde, 35 milliards de dollars chaque année. Plus grave, si rien n’est fait rapidement, ce sont bientôt 100 milliards par an que les Etats africains devront débourser d’ici 2030, juste pour subvenir aux besoins alimentaires de leurs populations.
Il y a donc urgence à investir dans l’agriculture, d’abord pour nourrir les populations, mais pas seulement, car à en croire la Banque africaine de développement, de la transformation de l’agriculture viendra le développement. Son président, le Nigérian Akinwumi Adésina, ancien ministre de l’Agriculture et du développement rural - ce n’est peut-être pas un hasard - l’a rappelé encore ce mardi matin : « Aucune région au monde ne s’est développée sans transformer son secteur agricole ».
Nous, En Haiti devrions suivre cet exemple, l'agriculture est le seul moyen de relancer Haiti sur la voie du développement.

mardi 9 mai 2017

A quoi ressemblera l'agriculture du futur?

L'agriculture intensive a réussi à nourrir le plus grand nombre, mais elle appauvrit les sols, empoisonne l'environnement et maltraite les animaux ...  Alors à quoi ressemblera l'agriculture du futur? On a été voir des passionnés qui ont décidé de faire de l'agriculture raisonnée, bio et participative. Une autre façon de cultiver et d'élever des animaux, plus en adéquation avec la nature.

samedi 1 avril 2017

Agriculture de Conservation des Sols : de la théorie à la pratique

Pour cela l’ACS s’appuie sur trois piliers majeurs favorisant l’auto-fertilité des sols :
  • La couverture permanente du sol par les plantes et les résidus de culture pour une restitution maximale de biomasse, un travail du sol par les racines et une réduction de l’érosion ;
  • La réduction voire la suppression du travail du sol par les machines pour maintenir la matière organique en surface, perturber le moins possible la structure et la faune du sol ;
  • L’allongement des rotations et la diversification des espèces cultivées pour tirer parti des complémentarités entre les plantes et réduire la pression des ravageurs.
Parmi les moyens mis en œuvre pour atteindre ces objectifs figurent notamment le semis direct ou simplifié, l’implantation de couverts végétaux temporaires ou permanents, l’association de cultures et de variétés, la gestion précise du trafic du matériel dans les champs. Ces pratiques mènent à une réduction progressive de l’utilisation de produits phytosanitaires et d’engrais minéraux.

L’ACS est aussi une source de coopération entre les agriculteurs et les organismes techniques qui partagent leurs connaissances et mettent au point des méthodes de production innovantes. En plus d’être performante d’un point de vue économique et environnemental, l’ACS intègre une dimension sociale. Elle s’inscrit donc dans une démarche agroécologique et de développement durable.

un jardin sous la mer


Travailler la terre au milieu de la mer

Ici, pas de mouches, pas de parasites, aucune petite bestiole ne vient abimer les récoltes. Donc il n'y a pas besoin de produit chimique. Et la mer à l'extérieur de la biosphère permet de garder une température à l'intérieur très stable. Ces serres sont surveillées depuis des cabines de plage transformées en centre de contrôle. Une société d'équipement de plongée est à l'origine de ce projet original, elle a récolté 150 000 euros grâce à un financement participatif. C'est une autre manière de travailler la terre au milieu de la mer. 
Au large de l'Italie, des biosphères sous-marines pourraient devenir les fermes du futur. Dans de drôles de sphères six mètres sous l'eau, un écosystème est entretenu par des jardiniers plongeurs. À l'intérieur, plus besoin de masque, on peut respirer normalement. L'eau salée s'évapore sur les vitres et devient de l'eau douce. Elle alimente les plantes qui créent elles-mêmes leur propre oxygène, et le tour est joué !


Pour le cas d'haiti , nous-aussi on a la mer, comment est-ce qu'on pourrait pratiquer cette agriculture?